Chemins de la liberté (Les)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, cinq prisonniers s’évadent des prisons sibériennes où les a envoyés la justice de Staline. Emmenés par Janusz (Jim Sturgess) et Mister Smith (Ed Harris), ils s’orientent vers le sud, l’Inde, où ils espèrent trouver la liberté. La distance à accomplir s’allonge sur des milliers de kilomètres, les climats vont du plus froid au plus chaud, les besoins élémentaires tels que la nourriture doivent être abandonnés au hasard; bref, l’aventure est absolue… Justement, c’est à un film d’aventure - au demeurant pas très vraisemblable - qu’invite Peter Weir, un film construit sur l’action et l’anecdote. Belles images, mais manque de souffle! Plus soucieuse de spectacle que de réalisme, la mise en scène joue sur les clichés. Et quelle surprise attendre d’un scénario aussi convenu? On y retrouve les poncifs inhérents à ce genre d’histoire - comme le rejet d’un membre du groupe, ou la solidarité imposée par le souci de survivre -, tandis qu’une bande-son pompeuse accompagne fidèlement les héros. C’est dire que le risque d’ennui n’est jamais très loin pendant les deux heures et plus de pellicule.

En littérature, l’aventure humaine que représentent le goulag et les évasions qui s’y rapportent a inspiré des livres splendides: Dostoïevski, Soljenitsyne, Chalamov... Peter Weir aurait sans doute gagné à puiser dans ces pages-là; mais est-il assez inspiré pour savoir en tirer parti?