Faites le mur!

Les graffitis sont une chose, le Street Art en est une autre. Il y a entre les deux la distance qui sépare le peintre du dimanche d’un Monet ou d’un Picasso. L’artiste de rue Bansky en signe une démonstration éclatante. On le connaît dans le monde entier pour ses œuvres, dont celles peintes sur le mur enfermant les territoires occupés en Israël. Son premier film est consacré à Thierry Guetta, Français établi aux Etats-Unis; passionné de caméra, cet homme amasse des milliers d’images sur les artistes du Street Art. Jusqu’au jour où il rencontre Bansky, s’émerveille de son génie et décide de tourner un long métrage sur lui. Mais le résultat est un désastre et Bansky prend la relève.

«C’est l’histoire d’un homme qui a tenté de faire un film sur moi», précise-t-il, dissimulé sous son capuchon. Un homme qui, sans le moindre talent, a réussi à se faire un nom, Brainwash (comme lavage de cerveau), en dupant les collectionneurs d’art. Faites le mur! est une œuvre brillante, intéressante par ce qu’elle ouvre de perspectives sur les artistes de la rue, mais dont l’ironie et la causticité est totale envers le milieu surfait du marché de l’art. Qu’est-ce qui fait qu’un travail atteint soudain des prix de vente inacceptables? Brainwash lui-même ne connaît pas la réponse. Mais cela n’empêche pas le documentaire-fiction de Bansky d’être un vrai plaisir.