Made in India

Affiche Made in India
Réalisé par Patricia Plattner
Pays de production Suisse
Année 1999
Durée
Genre Documentaire
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 7 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 380

Critique

Tranchant sur les mammouths états-uniens vus ces dernières semaines, MADE IN INDIA se distingue par la modestie de ses moyens: système Beta D gonflé en 35 mm; pas d'acteurs ni de décors, sinon l'environnement naturel de protagonistes réels; galerie de portraits sur fond de mur décrépi; caméra-témoin. Ce qui n'a pas empêché ce film de récolter sélections et distinctions flatteuses: premier prix du Festival médias nord/sud de Genève 1999, prime à la qualité du Département fédéral de l'intérieur. Visions du réel, etc.

Patricia Plattner s'est rendue en Inde, dans l'Etat du Gujarat, où elle a rencontré des femmes faisant partie de la SEWA (Self Employed Women's Association), syndicat qui, comme son nom l'indique, groupe des femmes qui sont leurs propres employeurs. Oh! n'allez pas voir des patronnes opulentes roulant carrosse: appartenant à diverses castes, elles sont surtout des personnes modestes travaillant dur pour gagner leur indépendance. Travail aux champs, à la machine à coudre, au métier à tisser; l'hémisphère nord commence à prendre conscience de la nécessité d'un travail équitablement rétribué.

Grâce à la cinéaste, on rencontre notamment six figures emblématiques de ce combat pacifique pour le droit à une existence décente et à une activité reconnue. Beaux visages de femmes, caractères endurants, sens de la dignité: que voilà une belle leçon d'humanité! La démarche s'étend de la formation des fillettes à la gestion d'une banque coopérative ayant pignon sur rue. Chacune et chacun y trouvent leur compte. Industrieuses et entreprenantes, ces Indiennes apportent un message d'espoir et de foi en un avenir meilleur, sur un continent où philosophies et religions ambiantes pourraient inciter à la résignation, elles prouvent avec une patience de fourmi que la fatalité n'existe pas.

Helvète entouré d'un climat morose où la mentalité d'assistés prédomine, on sort tout revigoré par un conte de fées bien incarné et roboratif.

Daniel Grivel