Une vie de chat

Affiche Une vie de chat
Réalisé par Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli
Pays de production France
Année 2010
Durée
Musique Serge Besset
Genre Animation, Policier
Distributeur agorafilms
Acteurs Dominique Blanc, Bernadette Lafont, Jean Benguigui, Bruno Salomone, Oriane Zani
Age légal 7 ans
Age suggéré 7 ans
N° cinéfeuilles 627
Bande annonce (Allociné)

Critique

Dans l’avalanche des films d’animation assistés par ordinateur, où le moindre poil ou la plus petite feuille frémissent, quel bonheur de voir un dessin animé «à l’ancienne», aussi succulent que la blanquette du même nom! Une vie de chat est aussi exemplaire de l’exception culturelle française que la DS 19 ou les objets de Philippe Starck.

Les compères réalisateurs ont un pedigree intéressant: Alain Gagnol, qui rêvait de faire de la bande dessinée, est l’auteur de romans policiers et de livres pour la jeunesse; Jean-Loup Felicioli voulait être peintre et a suivi des cours dans plusieurs écoles de beaux-arts, ce qui saute aux yeux. Tous deux ont eu l’occasion d’accomplir leurs deux ans de service civil dans le studio d’animation Folimage, à Valence, qui produisait notamment des séries éducatives (vive le service civil, lorsqu’il permet l’éclosion de tels talents!)

Une vie de chat est un polar pour enfants, non dépourvu de clins d’œil à des maîtres cinématographiques du genre. Dino est un chat qui mène une double vie: le jour, il partage l’existence de Zoé, fillette mutique de Jeanne, commissaire de police suroccupée dont le mari a été tué par l’affreux Victor Costa, gangster aux allures de James Cagney mâtiné de Joe Pesci; de nuit, il accompagne Nico, gentleman cambrioleur. Un soir, Zoé échappe à la surveillance de sa nounou Claudine et croise la route de Costa, qui convoite le Colosse de Nairobi, statue africaine géante (une manière de King Kong) et de ses acolytes, des crétins nommés Bébé, Grenouille, Patate et Hulot. L’affaire connaîtra son dénouement dans les tours de Notre-Dame de Paris et leurs gargouilles.

L’histoire est pleine de tendresse, d’humour, de poésie, avec un zeste de frayeur. Les dialogues sont vifs, pas bêtifiants pour un sou, et le choix des voix est judicieux. Esthétiquement, le dessin animé est un régal: les couleurs, les cadrages, les décors éveillent des réminiscences de Picasso, Modigliani, Léger, Hockney et, du côté de la BD, Loustal. La musique de Serge Besset mérite une mention, car elle fait partie intégrante de l’œuvre.

Ajoutons que Une vie de chat est précédée par La queue de la souris, court (4’09) métrage de Benjamin Renner, film d’étude réalisé à La Poudrière, école du film d’animation, qui constitue une parfaite mise en bouche.

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
Daniel Grivel 16
Geneviève Praplan 12