Impasse du désir

Michel Rodde (Le voyage de Noémie, Je suis ton père) revient, tel qu’en lui-même... Notre compatriote montre dans son nouveau long métrage de fiction qu’il a été l’assistant de Zulawski et qu’il a complété sa formation auprès de Kieslowski, nous présentant des êtres complexes et une femme fatale.

Pas de dépaysement pour le spectateur helvétique: décors et paysages sont genevois. Robert - dont le patronyme est déjà tout un programme... - Block (Remy Girard) est un psy quinquagénaire qui, pistant sa jeune femme Carole (Natacha Regnier), découvre qu’elle le trompe. Sérieusement déstabilisé, il porte sur ses patients un regard et une écoute distraite, jusqu’au jour où lui est soumis le cas de Léo Debond (Laurent Lucas), qu’un amour raté a rendu profondément dépressif voire psychotique. D’étranges interactions, conscientes ou non, vont mettre les deux hommes en mouvement.

A nos yeux, dans ce contexte délicat où sinue la limite entre «normalité» et dérangement mental, les protagonistes sont trop caricaturaux pour être crédibles; les rebondissements sont téléphonés, et l’on assiste sans surprise au dénouement. Accordons cependant à Impasse du désir de donner sur des horizons plus larges que les habituels culs-de-sac télévisuels.