De vrais mensonges

Voici une comédie toute fraîche, dotée d’un scénario aux rebondissements multiples, dans lequel on ne s’ennuie pas, même si certaines séquences pourraient être raccourcies. Mais ce plaisir est si rare avec le cinéma français qu’on ne peut que se réjouir de voir arriver De vrais mensonges sur les écrans.

Jean (Sami Bouajila) travaille comme homme à tout faire dans le salon de coiffure d’Emilie (Audrey Tautou). Secrètement amoureux de la jeune femme, il se décide à lui écrire une lettre anonyme, trop discret pour lui avouer de vive voix ses sentiments. La lettre est belle; Emilie y voit une solution pour rendre la joie de vivre à sa mère, dépressive depuis que son mari l’a quittée. Mais l’idée d’Emilie conduit tout le monde dans un chassé-croisé de malentendus qui pourraient faire chavirer le film dans le vaudeville… il n’en est rien.

Il n’en est rien parce que les scénaristes Pierre Salvadori et Benoît Graffin savent faire preuve de finesse. Et surtout parce que le réalisateur a su choisir d’excellents acteurs qui se prennent au jeu de protagonistes bien construits. «J’aime que les personnages aillent au bout de leurs propres défauts, de leur violence, de leur complexité», dit-il. Alors, forcément, il y a quelques excès dans les tiraillements... Mais c’est là que les comédiens réussissent à garder le récit en main pour rappeler avec pertinence que les relations humaines ne vont pas toujours de soi.