La Mirada invisible

Affiche La Mirada invisible
Réalisé par Diego Lerman
Pays de production Argentine, France, Espagne
Année 2010
Durée
Musique Jose Villalobos
Genre Drame
Distributeur trigonfilm
Acteurs Julieta Zylberberg, Osmar Núñez, Marta Lubos, Gaby Ferrero, Diego Vegezzi
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 625
Bande annonce (Allociné)

Critique

Au collège national de Buenos Aires, Marita (Julieta Zylberberg) a pour tâche d’espionner tous les élèves, de traquer la moindre cravate de travers, le plus improbable regard de connivence entre deux adolescents, le plus infime signe d’insoumission.

On est en 1982, en pleine dictature militaire. Marita est l’œil invisible ou, si vous préférez, l’«œil de Moscou», dans ce lycée de type stalinien dont on ne sort quasiment jamais, prisonniers pendant une heure et demie de ses hauts murs gris, de ses interminables cours dallées en damiers noirs et blancs sur lesquels claquent sinistrement les talons de la jeune femme. Sèche avant l’âge, frustrée, Marita, 23 ans, ne sourit jamais, n’a pas d’amoureux mais mate les adolescents qu’elle surveille, allant jusqu’à renifler leurs caleçons. C’est qu’elle met un zèle particulier et quasiment pervers à accomplir son devoir d’inquisitrice. Elle va jusqu’à s’enfermer dans les toilettes des garçons pour traquer celui qui y fumerait en cachette. Elle y passe du temps, entre pets et jets d’urine, et va même y subir les derniers outrages.

C’en est trop, on nage dans le glauque, sans espoir d’en sortir avant le mot «Fin». Le réalisateur argentin Diego Lerman nous fait mijoter dans l’atmosphère suffocante d’un microcosme censé représenter la société argentine de l’époque. On entend juste, étouffées, les rumeurs des manifestations de contestations sur la fameuse place de Mai, annonciatrices de la fin du totalitarisme. Si Diego Lerman nous rappelle le film de Michael Haneke Le Ruban blanc, la comparaison vole en éclats quand le réalisateur dérive dans une fin des plus trash. Il faut tenir le coup vaillamment… ou s’abstenir d’aller voir le film. Je pencherais pour la seconde solution.

Appréciations

Nom Notes
7