Critique
Si le cinéma d’animation japonais est depuis longtemps connu sous nos latitudes (du pire au meilleur, autrement dit des séries télévisées inaugurées avec GOLDORAK aux œuvres accomplies de Hayao Miyazaki, en passant par les adaptations de mangas), la production chinoise reste encore une terra incognita, et il faut saisir l’occasion de découvrir un long métrage confidentiel, jusqu’ici jamais distribué en Occident.
Certes, PIERCING 1 n’a pas bénéficié des moyens sidérants de la technique actuelle: l’animation des personnages est sommaire, et les plans sont fixes, juste traversés par une voiture ou un train. Mais le montage et la musique font que le film bouge quand même. Esthétiquement, on peut déceler une parenté avec VALSE AVEC BACHIR, les images semblant avoir été décalquées de photographies. Le trait est net, les tons plutôt crépusculaires, en harmonie avec l’ambiance du récit.
Les héros sont des Chinois «d’en bas», des losers victimes de la crise financière mondiale. Zhang Xiaojun a perdu son emploi et souhaite retrouver son village pour y travailler la terre, mais est pris dans un engrenage: ayant porté secours à une vieille femme renversée par un scooter, il est accusé à tort par des policiers corrompus puis est impliqué dans une magouille assortie de dessous de table. Aux antipodes de la vitrine éblouissante (voire aveuglante...) de Shanghaï, PIERCING 1 propose le sombre envers du décor.
Note: 13
Daniel Grivel
