Simon Werner a disparu…

Affiche Simon Werner a disparu…
Réalisé par Fabrice Gobert
Pays de production France
Année 2009
Durée
Musique Sonic Youth
Genre Thriller
Distributeur Diaphana Distribution
Acteurs Serge Riaboukine, Ana Girardot, Jules Pelissier, Esteban Carvajal Alegria, Laurent Delbecque
N° cinéfeuilles 621
Bande annonce (Allociné)

Critique

On ne peut s’empêcher de penser à ELEPHANT (2003) de Gus Van Sant, cette œuvre grave qui évoquait une violence adolescente venue de nulle part. Non que cette violence soit le sujet du premier film de Fabrice Gobert, mais sa démarche technique est similaire: raconter une histoire en prenant chaque fois le point de vue d’un personnage différent.

Simon Werner est un collégien et, comme l’indique le titre, il disparaît un jour sans laisser de traces. Puis c’est au tour de Laetitia (Selma El Mouissi) d’être signalée absente, suivie de près par Jean-Baptiste Rabier (Arthur Mazet). Les autres élèves n’en sont pas autrement choqués. Et même, les pistes qu’ils échafaudent tiennent plutôt d’un commérage insouciant que de l’inquiétude. Le départ de Simon entraîne d’ailleurs une redistribution des cartes: Jérémie (Luc Pelissier) ne serait-il pas amoureux d’Alice (Ana Girardot)?

Fabrice Gobert n’explore ni le côté policier de son scénario ni le drame sur lequel il s’appuie. Il se concentre sur le portrait d’une bande d’adolescents plutôt attentifs en classe, rigolards dans la rue, mais dont la fragilité apparaît au moindre incident. Bonne réussite technique, avec une articulation bien huilée des différents points de vue, le film est un peu lisse quant au fond, mais ne manque pas d’intérêt. L’adolescence est pour beaucoup d’adultes une tranche de vie dans laquelle les jeunes sont tous péniblement semblables. Or le réalisateur départage les caractères. Il montre des sensibilités différentes face à la même angoisse de l’avenir. Face au même vide existentiel que la société contemporaine ne comble que par la consommation.

Note: 12

Geneviève Praplan