Amours imaginaires (Les)

Affiche Amours imaginaires (Les)
Réalisé par Xavier Dolan
Pays de production Canada
Année 2010
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur MK2 Diffusion
Acteurs Xavier Dolan, Anne Dorval, Monia Chokri, Niels Schneider, Perrette Souplex
N° cinéfeuilles 621
Bande annonce (Allociné)

Critique

Xavier Dolan, Montréalais né en 1989, a déjà fait parler de lui au Festival de Cannes 2009, avec son film J’ai tué ma mère. Son deuxième long métrage, Les amours imaginaires (dans lequel il est réalisateur, scénariste, producteur et acteur), porte en exergue une citation de «On ne badine pas avec l’amour», de Musset. On y retrouve une caméra alerte, un montage nerveux, de la spontanéité et du naturel, avec en prime le charme du parler québécois.

Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont étudiants dans la ville dite aux cent clochers. Ils sont bons amis - encore que Francis ne dédaignerait pas d’aller plus loin, mais il est si souvent rejeté, par ses copains aussi, que comme un Robinson Crusoé il coche ses insuccès. Surgit Nicolas (Niels Schneider), gueule d’ange venue de la campagne. Le trio se trouve lancé dans une ronde où rivalité amoureuse et amitié s’entremêlent, au gré de l’interprétation que se fait chacun des signaux énigmatiques émis par les autres...

Très bien joué, le film risque de laisser froid le spectateur rassis ayant laissé loin derrière lui le vert paradis des amours juvéniles... Mais un public adulescent goûtera probablement une œuvre plus fraîche et moins frelatée que les lourdingues comédies étasuniennes pour ados.

Daniel Grivel


Francis et Marie vivent ensemble, copain-copine, sans problème apparent. La rencontre qu’ils feront avec Nicolas va pourtant faire basculer leur existence: ils vont tous deux se laisser séduire par un personnage ambivalent et plein de charme. L’amitié et l’amour qu’ils se portaient l’un à l’autre laissent désormais place aux fantasmes, aux envols de l’imagination, dans une sorte de compétition malsaine qui les épuisera. S’agissant d’une comédie, les affaires se termineront plutôt bien.

Ce manège à trois connaît de bons moments, mais aussi de fichus quarts d’heure. Le souci de présenter un récit décalé et découpé en épisodes, de jeter par-dessus bord les règles d’une comédie ou d’un mélodrame, de lui donner parfois l’apparence d’un documentaire, finit par prendre le pas sur le propos. Un scénario qui fait l’économie de toute mise en scène, un côté improvisé qui confine à la nonchalance, une musique qui se veut revigorante mais finit par écraser l’image (beaucoup de bruit pour rien…), tout cela perturbe un récit dont l’intérêt reste de toute façon limité. Restent à sauver quelques séquences d’interviews (en gros plans, style TV) des deux protagonistes principaux, ainsi que celles de deux ou trois autres personnages au savoureux accent canadien. Mais un film ne peut se satisfaire de trois ou quatre bonnes répliques.

Antoine Rochat

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Daniel Grivel 11
Antoine Rochat 8
Serge Molla 11
Anne-Béatrice Schwab 13