Twilight - Chapitre 3: hésitation

Affiche Twilight - Chapitre 3: hésitation
Réalisé par David Slade
Pays de production U.S.A.
Année 2010
Durée
Musique Howard Shore
Genre Fantastique, Romance
Distributeur SND
Acteurs Kristen Stewart, Robert Pattinson, Ashley Greene, Taylor Lautner, Jackson Rathbone
N° cinéfeuilles 618
Bande annonce (Allociné)

Critique

A quoi rêvent les (toutes) jeunes filles? Aux amours ardues de Bella (Kristen Stewart), simple mortelle déchirée - sentimentalement! - entre Edward (Robert Pattinson), au teint blafard et aux lèvres teintes de vampire assoiffé, d’où son sang-froid... et Jacob, jeune loup-garou aux plaques de chocolat avantageuses lorsqu’il est, et il l’est souvent, torse nu...

Dans cette mythologie à la mode tirée des romans à succès de Stephenie Meyer (voir les stalagmites s’élevant sur les tables des libraires à l’approche de la sortie du troisième opus de la saga), le soussigné y comprend autant que le père de Bella, brave flic de province qui n’y voit que du feu et de la paille de fer. Il subit les musiques tour à tour sirupeuses ou martelées de Howard Shore (car le film est un moteur à deux temps où alternent action et romance). Les paysages de l’Etat de Washington sont magnifiques, quand bien même tout a été tourné en studio. Les batailles et les scènes d’amour sont taillées sur mesure pour un public peluchophile: les terribles affrontements entre clans rivaux devraient être sanglants mais on ne voit pas trace d’hémoglobine (sauf après une timide tentative de Bella de s’entailler les poignets) et la romance demeure très chaste, se soldant au mieux par une brève «salade de museaux»...

Convoquons un sociologue publié dans Le Figaro: «C’est donc bien à un effacement du mur entre le bien et le mal, le beau et le laid que nous assistons dans Twilight. Le vampire, naguère incarnation du mal, est ici un gentil, qui se comporte bien. En réalité, bien et mal, tout est désormais brouillé. Nous sommes, avec ce film, dans l’air du temps. Les grandes certitudes d’antan ont disparu, on ne sait plus très bien où est le bien, où est le mal. C’est dans cet univers moralement incertain que se développe, depuis quelques années, cette humanisation du vampire, devenu un surhomme immortel, qui ne tombe jamais malade. Et puis Edward est jeune et attirant; il est végétarien et ne se nourrit que du sang des animaux. Il est même très moral, très «fleur bleue», Edward, le sexe ne l’intéresse pas. Un vampire qui se prend pour un prince charmant, c’est à ne plus rien y comprendre! Et puis généreux, avec ça, jusqu’à l’abnégation. Edward quitte Bella plutôt que de la mettre en danger. Son look gothique a également de quoi inquiéter, mais gentiment. De quoi séduire nombre d’adolescentes exposées constamment, dans la vie courante, aux avances sexuelles des garçons, à leur égoïsme.»

Bref, un vampire végétarien, ça ne mange pas de pain, et un loup-garou gentil, ça fait penser à une grosse peluche... Et voilà à quoi rêvent certaines (toutes jeunes) filles.

Note: 9

Daniel Grivel