Millénium 3

Affiche Millénium 3
Réalisé par Daniel Alfredson
Pays de production Suède, Danemark, Allemagne
Année 2009
Durée
Musique Jacob Groth
Genre Policier, Thriller
Distributeur UGC Distribution
Acteurs Lena Endre, Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Hans Alfredson, Magnus Krepper
N° cinéfeuilles 618
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un mois après la sortie de MILLENIUM 2, voici donc le dernier opus (La Reine dans le palais des courants d’air) de la célèbre trilogie de Stieg Larsson. Le réalisateur Daniel Alfredson reprend ses héros là où il les avait laissés à la fin du deuxième épisode, c’est-à-dire en piteux état, entre la vie et la mort… Mais Lisbeth (Noomi Rapace) sera sauvée in extremis sur la table d’opération, tout comme le personnage peu recommandable qui lui sert de père, Alexander Zalachenko (Georgi Staykov). Les services secrets de l’Etat veulent toujours empêcher la première de parler, et elle ne doit en aucun cas découvrir les relations secrètes et douteuses du second avec le gouvernement. Pendant ce temps, le journaliste Mikael Blomkvist (Michael Nykvist) tente toujours de prouver l’innocence de Lisbeth, tout en cherchant à révéler au grand jour, dans la presse, une vaste magouille qui met en cause les plus hautes sphères de la société suédoise.

Poursuivant des cheminements parallèles - mais indépendants l’un de l’autre -, Lisbeth (toujours accusée de plusieurs meurtres, cf. MILLENIUM 2, CF n. 617 pp. 11-12) et Mikael (toujours journaliste d’investigation au magazine «Millénium») vont se trouver confrontés à des situations qui mêlent le tragique à l’insupportable. Des événements qui permettront, par de multiples retours en arrière, d’appréhender la complexité du personnage atypique et souvent asocial de la jeune femme, par ailleurs enquêteuse hors pair et bien décidée à se venger de tout ce qu’elle a subi. Après moult épisodes parfois longuets et attendus, le cinéaste abandonnera ses deux héros - avec les autres! - sur un point d’orgue final plutôt rassurant, empreint de sensibilité et de retenue (on rappellera que l’auteur de «Millénium», Stieg Larsson, décédé sitôt après la parution du troisième volume de sa saga, n’avait pas encore mis un point final à son œuvre).

MILLENIUM 3, plus que le deuxième volet, souffre de redites et de longueurs. On rappellera les qualités déjà relevées (jeu des acteurs, précision des détails, bonne maîtrise du récit), mais l’intérêt est moins soutenu: la faute peut-être aux longues séquences du procès intenté à Lisbeth et à son jugement trop attendu. On relèvera que ce dernier épisode traite lui aussi - incidemment il est vrai - d’un problème intéressant et d’actualité, celui de la place que doit occuper, dans toute société, le journalisme d’investigation (rapports de la presse avec les autorités, avec la police et la justice; importance des pressions qui peuvent s’exercer sur la rédaction d’un journal). Roman et films font référence à quelques hommes d’affaires suédois qui existent (ou ont existé), à quelques «combines» politico-financières récentes. Tout ce monde troublant constitue, dans ce dernier épisode, une riche galerie de vieilles crapules du plus bel acabit.

Note: 13

Antoine Rochat