Mains en l'air (Les)

Affiche Mains en l'air (Les)
Réalisé par Romain Goupil
Pays de production France
Année 2010
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur Les Films du Losange
Acteurs Valeria Bruni Tedeschi, Hippolyte Girardot, Linda Doudaeva, Jules Ritmanic, Louna Klanit
N° cinéfeuilles 618
Bande annonce (Allociné)

Critique

Romain Goupil parle de sa «sensation d’impuissance face aux effets de la politique de reconduite à la frontière des sans-papiers». Il note aussi que la situation des clandestins est revendiquée par des personnalités politiques pour marquer des points, à droite comme à gauche. Alors il a écrit un scénario, pris sa caméra et filmé une histoire attachante, dans laquelle ce sont les enfants qui font de la politique.

Milana (Linda Doudaeva), tchétchène, vit clandestinement avec sa mère et ses cousins. Elle fait équipe avec son grand ami Blaise (Jules Ritmanic), sa petite sœur Alice (Louna Klanit), de vrais Français et deux autres camarades de classe. Plusieurs familles de sans-papiers vivent dans le quartier et, un jour, une descente de police provoque la fuite d’une femme qui se tue en tombant d’une fenêtre. Blaise veut protéger Milana qui vit maintenant chez sa mère (Valeria Bruni Tedeschi). Avec ses copains, il décide un grand coup pour la mettre à l’abri de l’expulsion.

Les enfants ont la part belle dans ce film; ils jouent bien et sont convaincants, sans trop en faire, grâce à une bonne direction d’acteurs. Leurs réactions excessives, leur goût de l’aventure, leur irresponsabilité, tout cela est bien de leur âge. Goupil en fait un conte qui finit bien; il le laisse entendre d’emblée en faisant raconter l’histoire par une Milana de 67 ans, qui avait 10 ans en 2010. Mais il ne pose pas des fées partout et, par exemple, les jugements que porte Milana, les sentiments qu’éveille en elle sa drôle d’existence, montrent bien les contradictions de la situation et ses propres atermoiements.

Dans le rôle de Cendrine et du bon côté de la barrière, Valeria Bruni Tedeschi laisse aussi percevoir les paradoxes. Seule sa discussion avec son frère Rodolphe (Hippolyte Girardot) paraît excessive, parce qu’elle déboule dans le film sans préparation. Les enfants, eux, jouent leur rôle d’enfants en rappelant aux adultes que l’innocence n’est pas toujours de la naïveté. Et si le conte se termine bien, c’est qu’ils l’ont mérité.

Note: 15

Geneviève Praplan