Ferme du crime (La)

Affiche Ferme du crime (La)
Réalisé par Bettina Oberli
Pays de production
Genre
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 618

Critique

On dirait le petit chaperon rouge: avec sa petite valise au bout du bras, son manteau rouge et ses cheveux blonds encadrant son visage d’ange, Kathrin (Julia Jentsch) s’enfonce dans une forêt de sapins, sombre à souhait, dense, inquiétante comme dans les contes de fées. Le loup n’est pas loin. Surgit alors des buissons un énigmatique escogriffe coiffé d’un drôle de chapeau. Le ton du film est donné.

L’inquiétude s’installe, qui va tourner à l’effroi. Kathrin retourne dans son village natal pour enterrer sa mère, qui fut servante dans une ferme. Dès son arrivée, tout le monde tient à lui raconter le drame qui a eu lieu deux ans auparavant dans une ferme isolée. La famille Danner au complet, y a été sauvagement assassinée. En dépit des suspicions qui vont bon train dans le village, on n’a arrêté personne, car le patriarche incestueux de cette famille était haï de tout le monde et sa mort a déchaîné les haines, les désirs de vengeance - le meurtrier est forcément parmi la communauté villageoise -, mais aussi de sourds sentiments de culpabilité.

A partir du best-seller allemand d’Andrea Maria Schenkel qui relatait un fait divers réel, Bettina Oberli (tournant la page de LES MAMIES NE FONT PAS DANS LA DENTELLE) a créé une atmosphère glaçante et révélé à petites touches les noirceurs de l’âme humaine, les ravages de la haine et du secret, mais aussi de la bigoterie. L’histoire, complexe, est rendue encore un peu plus opaque par d’incessants retours en arrière, qui n’éclairent pas vraiment l’énigme de ce meurtre collectif. Au lieu de prendre ses jambes à son cou et de retourner dans la maison de personnes âgées où elle travaille, la jeune femme s’enfonce dans le drame, auquel elle apprend qu’elle est aussi liée. Les images de Stéphane Kuthy donnent à ce thriller paysan une sombre et diabolique beauté.

Note: 10