Critique
Un homme et une femme se croisent brièvement lors d’une exposition. Ils éprouvent l’un pour l’autre une attirance qui va finir par les emporter. Lui est l’un des banquiers les plus puissants d’Allemagne. Elle est la femme de l’un de ses employés. Le mécanisme impitoyable de l’histoire du roi David et de Bethsabée est alors enclenché…
A travers cette histoire, le réalisateur veut dénoncer le capitalisme glacé de la haute finance, le pouvoir qui corrompt, la compétitivité féroce, l’enrichissement éhonté, la voracité qui tue les entreprises, les emplois et les personnes. Cette dénonciation pèche par une lourdeur idéologique qui se combine avec un discours cérébral sur les relations amoureuses. Et le spectateur qui ne connaît pas à l’avance les intentions du réalisateur ne voit là qu’une suite de séquences à la logique artificielle, sans réelle vraisemblance, où les expressions figées des acteurs ne laissent guère transparaître les sentiments et les motivations profondes des personnages.
La superbe mise en scène de la ville de Francfort, des intérieurs et des objets répond à une esthétique qui ne suffit pas à nous faire croire aux improbables lendemains qui chantent.
Anne-Béatrice Schwab