Critique
Sous ce titre étrange se cache un film enchanteur, une comédie quasi parfaite, réalisée par deux cinéastes suédois inconnus. Tout au plus sait-on d’eux qu’ils ont une grande expérience du court métrage, et cela se voit dès les premières images: rythme du récit adéquat, montage au rasoir, personnages vite et bien campés, dialogue réduit à l’essentiel, sens des images, trouvailles visuelles étonnantes et subtile parodie du genre (le thriller), tout baigne, tout fonctionne.
On résumera le début de l’histoire en deux mots: l’officier de police Amadeus Warnebring (Bengt Nilsson), pourtant issu d’une illustre famille de musiciens, déteste la musique. Il est chargé - ô ironie - de gérer un dossier bizarre: un groupe de six percussionnistes - très professionnels, mais déjantés - font le pari d’exécuter leurs œuvres musicales «apocalyptiques» sur des scènes urbaines qu’ils choisissent eux-mêmes, provoquant chaos et désordre dans la ville. Ces Six Drummers de talent font appel à tous les sons possibles et imaginables, allant des appareils médicaux d’un bloc opératoire (lors d’une intervention…) aux engins de chantier (pour simuler une attaque terroriste lors d’un concert de musique classique), en passant par les bruits étranges d’appareils de bureau bancaires (sollicités lors d’un faux braquage). Un film vif, drôle et fin.
Note: 14
Antoine Rochat
