Critique
Fabrice Gobert situe l’action de ce premier long métrage en 1992, époque où lui-même avait 18 ans et où les téléphones mobiles n’existaient pas... Et il a largement puisé dans ses souvenirs pour mener à bien son projet.
Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent un cadavre dans une forêt de leur petite ville en région parisienne. Quinze jours plus tôt, dans une classe terminale du lycée, leur camarade Simon Werner manquait à l’appel. Quelques jours plus tard, une élève de la même classe était notée absente. Le lendemain, un troisième élève disparaissait à son tour…
En quatre chapitres, suivant la trajectoire des principaux protagonistes, le réalisateur scrute le quotidien scolaire et familial des adolescents, non sans rappeler ELEPHANT de Gus van Sant. Il reconstitue ainsi ce qui a pu se passer, laissant au spectateur le soin de mettre ensemble les pièces du puzzle.
Chaque partie nous donne un nouvel éclairage en adoptant un point de vue différent, en faisant des allers et retours dans la chronologie et en filmant chaque fois les scènes-clés sous un autre angle.
Face à ces disparitions, chaque adolescent y va de son interprétation et toutes les hypothèses sont envisagées: fugue, enlèvement, suicide, meurtre! L’un des points forts de ce film est de montrer comment les rumeurs, les soupçons et les fables naissent, enflent, se télescopent et peuvent provoquer des dégâts collatéraux…
Anne-Béatrice Schwab
