Réalisé par | Michel Leclerc |
Pays de production | France |
Année | 2010 |
Durée | |
Musique | Jérôme Bensoussan, David Euverte |
Genre | Comédie |
Distributeur | pathefilms |
Acteurs | Jacques Gamblin, Zinedine Soualem, Jacques Boudet, Sara Forestier, Carole Franck |
Age légal | 14 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 615 |
Malgré ses origines algérienne et musulmane, Bahia Benmahmoud est une jeune femme plutôt extravertie. Inconditionnellement de gauche, elle se fait une haute idée de l’engagement politique puisqu’elle n’hésite pas à coucher avec ses ennemis idéologiques pour les convertir à sa cause. Ce qui peut représenter beaucoup de monde vu que, en gros, tous les gens de droite sont ses ennemis! En règle générale, elle obtient de bons résultats, justifiant son programme avec tout l’aplomb d’un marxisme dialectique. Jusqu’au jour où elle rencontre Arthur Martin, un quadragénaire discret, plutôt adepte du risque zéro en toutes circonstances. Jacques Gamblin est d’ailleurs parfait dans ce rôle.
Les aventures sentimentales et souvent drôles du couple Bahia-Arthur forment tout le sujet de ce film. Sous l’habillage d’une comédie plus ou moins romantique et acidulée, Le nom des gens est constamment irrigué d’aperçus très politisés sur la France perplexe d’aujourd’hui. Identité nationale, immigration, écologie, société de consommation, tout est mis sur la table. La drôlerie gentiment provocante de cette comédie politico-frivole en fait un agréable divertissement, ainsi que l’occasion de découvrir un acteur plutôt inattendu, Lionel Jospin en personne. Le prétexte à sa présence est une astuce de scénario: Jospin est offert en cadeau-surprise à Arthur, l’un de ses admirateurs, le jour de son anniversaire!
Georges Blanc
Alors qu’Arthur Martin («comme les cuisines...», Jacques Gamblin) est un homme discret, issu d’une famille qui a cultivé le secret jusqu’à l’étouffement des êtres, Bahia Benmahmoud (Sara Forestier), fille d’un immigré clandestin algérien, est totalement extravertie. Lorsqu’ils se rencontrent, ils se prennent pour tout autres qu’ils ne sont et il leur faudra un peu de temps pour découvrir leur véritable personnalité.
«Nous avions envie de réagir à tout un discours déterministe sur l’identité et les communautés que nous trouvons insupportable et dans lequel nous ne nous reconnaissons pas», explique la coscénariste Baya Kasmi. «Comment rester fidèle à ses racines sans être communautariste, comment être athée sans renier ses origines, ces questionnements-là nous passionnent», ajoute Michel Leclerc. Le nom des gens, drame intime autant que comédie farfelue, traite du racisme avec une drôlerie qui ne se désavoue jamais. Audacieux, mais chaleureux, le film se rit de ce qui nourrit les populismes au point de ridiculiser leurs arguments. Avec sa mise en scène pimpante et originale, avec ses propos gorgés d’humour, il ouvre la voix à une réflexion qui s’élabore sans donner prise à l’agressivité, dans la bonne humeur. Et ce n’est pas Lionel Jospin qui dira le contraire, lui qui a accepté de participer comme homme politique à cette aventure bien plus politique qu’il n’y paraît.
Geneviève Praplan
Ancien membre
Nom | Notes |
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Georges Blanc | 11 |
Geneviève Praplan | 12 |
Daniel Grivel | 13 |
Anne-Béatrice Schwab | 15 |