La Nostra Vita

Affiche La Nostra Vita
Réalisé par Daniele Luchetti
Pays de production Italie, France
Année 2010
Durée
Musique Franco Piersanti
Genre Comédie
Distributeur xnix
Acteurs Raoul Bova, Elio Germano, Luca Zingaretti, Isabella Ragonese, Stefania Montorsi
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 615
Bande annonce (Allociné)

Critique

Les festivaliers de 2007 avaient apprécié Mon frère est fils unique, la presse de cette année a été moins enthousiaste, malgré la performance d’Elio Germano, Prix ex aequo d’interprétation masculine, qui incarne Claudio, contremaître du bâtiment à l’esprit entrepreneurial, comme on dit. Il vit le bonheur jusqu’au jour où sa femme adorée meurt en mettant au monde leur troisième fils. Il se réfugie dans la rage d’entreprendre; faisant chanter son employeur (qui a escamoté le cadavre d’un veilleur de nuit, Roumain clandestin tombé dans une cage d’ascenseur), il décroche la conduite d’un gros chantier grâce à 50’00 euros empruntés à un copain proxénète. Pressé par les besoins d’argent et des délais impératifs, il va être entraîné dans une spirale infernale qui lui fera accepter les pires compromissions, réalisant qu’«il est un peu tard pour être honnête». Soutenu par sa famille, ses amis et l’amour de ses enfants, il finira par s’en sortir.

On peut voir dans La Nostra Vita, ponctuée par une chanson romantique, un hymne à la fraternité. Le happy end improbable nous l’a fait ressentir comme un conte de fées berlusconien évoquant une Italie qui reste debout grâce à un usage «raisonnable» de la «combinazione»...

Daniel Grivel


Un couple qui peine à nouer les deux bouts, mais un couple heureux… Et puis survient la catastrophe. Elena meurt en mettant au monde un troisième enfant. Claudio reste seul avec sa famille et ses soucis financiers. Or il veut avoir beaucoup d’argent; il en a besoin pour acheter à ses garçons tout ce qu’ils veulent, afin de compenser l’absence de leur maman. Claudio est entrepreneur dans le bâtiment, il va profiter de la situation déliquescente dans laquelle se trouve la construction italienne pour trouver une solution.

Daniele Luchetti (Mon frère est fils unique, 2007; Le porte-serviette, 1991) s’attache à suivre ce que devient le quotidien de Claudio après qu’il a perdu sa femme, la douleur des premières semaines, la réalité qui s’impose et, pour un homme encore très adolescent, le poids d’une famille monoparentale. Le regard du cinéaste est empathique sans être complaisant. Même si Claudio est son personnage - on sent qu’il l’aime -, il en montre des faiblesses moins conséquentes de son deuil que de sa légèreté et de son manque d’éducation.

C’est dire qu’il est facile d’extrapoler la situation de cet homme à une classe peinant à être moyenne; qui, si elle réussit à vivre, ne parvient guère à s’échapper d’un horizon fait de consommation, de nourriture trop grasse et de télévision. Et tout aussi généralisable est le chantier qu’entreprend Claudio, avec des travailleurs clandestins pour achever à la va-vite un immeuble qui prend l’eau, au figuré comme au propre, dont on ne devine que trop qui est le maître de l’ouvrage…

Ainsi se dessine-t-il derrière la vie de Claudio une esquisse de l’Italie petitement moyenne. Mais peut-être est-ce une ambition un peu lourde pour Daniele Luchetti qui se concentre sur son protagoniste et le sauve par la grâce d’une famille unie. Son film, sympathique, fort bien interprété par Elio Germano (Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2010), est réalisé dans un rythme effréné qui a lui seul témoigne de la terrible tension vécue par ses protagonistes… eux, comme des millions d’autres…

Geneviève Praplan

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Georges Blanc 12
Daniel Grivel 11
Serge Molla 12
Antoine Rochat 13
Anne-Béatrice Schwab 11