Critique
Au dernier Festival de Cannes, une certaine fébrilité régnait autour du palais la veille et le jour de la projection d’un film controversé avant même d’avoir été vu. Irritation du gouvernement algérien, indignation de Pieds-Noirs et d’anciens combattants. Tout ça pour un film qui, plutôt que de faire œuvre historique, veut évoquer la destinée de trois frères, fils d’un paysan algérien spolié de sa terre au profit d’un colon. Après la répression sanglante d’une manifestation indépendantiste à Sétif (à l’occasion du premier anniversaire du débarquement allié), Messaoud s’engage en Indochine; Abdelkader, intello falot, devient l’un des noyaux durs du FLN à Paris; et Saïd devient un caïd de Pigalle. Leur mère, qui les a rejoints, essaie de maintenir la fratrie aux destins disparates dans son unité.
Si INDIGENES a fait prendre conscience aux Français du rôle des soldats algériens dans la Seconde Guerre mondiale et a valu quelques réparations et des promesses (pas encore toutes tenues) aux survivants, on peut se demander ce que peut apporter cette grosse production de style hollywoodien, où certaines scènes convoquent le souvenir de FORT ALAMO et de SCARFACE...
Note: 13
Daniel Grivel