Critique
Inconséquente mais joviale, Babou ne s’est jamais souciée de réussite sociale. Elle décide pourtant de rentrer dans le droit chemin lorsqu’elle découvre que sa fille a trop honte d’elle pour l’inviter à son mariage.
Piquée au vif dans son amour maternel, Babou se résout à vendre des appartements en multipropriété à Ostende. A ceci près qu’en plein hiver, les acquéreurs potentiels se font rares. Alors que grande est la tentation de se laisser vivre, Babou s’accroche, bien décidée à regagner l’estime de sa fille et à lui offrir un cadeau de mariage digne de ce nom.
Dans un univers cinématographique cannois souvent glauque ou imperméable, quel plaisir de tomber enfin sur une comédie légère, sans prétention, distrayante et, de plus, dénuée de toute vulgarité. «Je souhaitais faire le portrait d’un personnage certes décalé, mais d’abord en résistance contre les impératifs d’efficacité sociale érigés en loi. Babou incarne une désinvolture qui, tout irresponsable qu’elle puisse paraître, n’en offre pas moins un exemple de liberté», s’en est expliqué le réalisateur qui a eu la main ô combien heureuse en confiant ce rôle à Isabelle Huppert. Laquelle dévoile dans ce film un sens comique auquel elle ne nous avait pas habitués. Et, dans le rôle de la fille, on découvre sa propre fille, Lolita Chammah. Elles ont dû bien s’amuser toutes les deux en nous concoctant cette comédie déjantée et pleine de fraîcheur.
Note: 15
Georges Blanc
