Aurora

Aurora est le deuxième volet d’un projet ambitieux et vaste, celui de radiographier les mentalités roumaines: six histoires des banlieues de Bucarest, six films indépendants conçus comme une suite de fables à la manière des Six contes moraux d’Eric Rohmer. Ces fables ont pour thèmes les relations entre les gens et la manière dont celles-ci sont distordues et perverties dans un pays à peine sorti du communisme et en crise permanente. Elles veulent rendre compte de la crise morale qui bouleverse la société roumaine et dénoncent l’inefficacité du modèle occidental importé.

Déjà sorti sur nos écrans, le premier volet est La Mort de Dante Lazarescu (Prix «Un certain regard» à Cannes en 2005). Aurora se concentre durant trois heures interminables sur l’itinéraire et l’errance d’un homme ordinaire, récemment divorcé et père de deux petites filles. Il marche dans Bucarest armé d’un fusil… et il l’utilisera! Le temps semble venu pour lui, en proie à un malaise inexplicable et sans projet prémédité, de régler ses comptes avec les autres et avec lui-même… «C’est le portrait d’un homme sans qualité, dans une ville sans attrait, la description de crimes prosaïques qui ne seront pas même mentionnés dans les journaux.» (Didier Péron)

Réflexion sur la banalité du mal et sur l’acte criminel commis sans raison apparente par un citoyen ordinaire, espérons que la version qui sortira en salle soit quelque peu resserrée pour rendre cette démarche, de belle facture par ailleurs, plus accessible.

A signaler que le réalisateur tient lui-même le rôle principal.