Une exécution ordinaire

Affiche Une exécution ordinaire
Réalisé par Marc Dugain
Pays de production France
Année 2009
Durée
Genre Drame
Distributeur StudioCanal
Acteurs Denis Podalydès, André Dussollier, Marina Hands, Edouard Baer, Tom Novembre
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 614
Bande annonce (Allociné)

Critique

On se souvient de LA CHAMBRE DES OFFICIERS, ce beau film de François Dupeyron (CF n. 416/7) tiré du roman homonyme de Marc Dugain. Celui-ci, d’abord financier puis entrepreneur aéronautique, s’est mis tardivement à l’écriture, et maintenant à la réalisation. C’est ainsi qu’il a adapté la première partie d’UNE EXECUTION ORDINAIRE, fiction centrée sur la personne de Staline, en 1952.

Anna (Marina Hands), jeune urologue dans un hôpital moscovite, suscite la jalousie de ses confrères par une nombreuse clientèle attirée par ses dons de magnétiseuse. Avec son mari Vassili (Edouard Baer, exceptionnellement retenu dans son interprétation d’un physicien désabusé et obsédé par sa volonté d’avoir un enfant), elle forme un couple tendre et passionné - jusqu’au jour où, à sa grande terreur, le «Petit Père des peuples» (étonnant André Dussollier) la fait venir dans ses appartements: il souffre abominablement et, après avoir liquidé son médecin (juif, donc suspect...), a eu vent de la réputation de la jeune femme.

Une relation étrange s’installe entre le dictateur et Anna, le premier distillant subtilement pressions et confidences, la seconde allant jusqu’à consentir à l’arrestation de son mari afin d’être plus disponible.

La réalisation est très classique, la reconstitution soignée, l’atmosphère oppressante étant rendue par des tons sépia et par un judicieux recours à quelques musiques d’époque. Elle en reste malheureusement au stade du théâtre filmé et traîne en longueur. Demeurent de bons numéros d’acteurs, Dussollier particulièrement bon en chat matois jouant à la souris. Les réalisateurs russes ne manquent pas qui donneraient un autre souffle à une histoire de terreur et de manipulation, autour d’un tyran pour qui, le générique de fin le rappelle, la mort d’un individu était une tragédie, celle de millions d’hommes une statistique...

Daniel Grivel