Ames en stock

Affiche Ames en stock
Réalisé par Sophie Barthes
Pays de production U.S.A., France
Année 2009
Durée
Musique Dickon Hinchliffe
Genre Comédie dramatique, Fantastique
Distributeur pathefilms
Acteurs Emily Watson, Paul Giamatti, David Strathairn, Dina Korzun, Katheryn Winnick
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 614
Bande annonce (Allociné)

Critique

Paul Giamatti (dans son propre rôle d’acteur) semble patauger en pleine crise professionnelle et existentielle. Il répète Oncle Vania de Tchekhov, mais peine à trouver le ton juste et se fait critiquer par son metteur en scène. Entendant parler d’une «Banque des âmes», il apprend qu’un certain Dr Flintstein (David Strathairn) propose à ses patients, pour les soulager, d’extraire leur âme de leur corps et, s’ils le souhaitent, de la remplacer par une de celles qui sont disponibles dans son catalogue. Séduit, Paul Giamatti procède à l’ablation de la sienne, ce qui nous vaut une nouvelle scène de répétition d’Oncle Vania dans laquelle l’acteur joue encore plus mal. A la suite de ce nouvel échec, l’acteur décide de se procurer une nouvelle âme, celle d’une poétesse russe…

A partir de cette situation initiale, Sophie Barthes - cinéaste française établie aux Etats-Unis - essaie de confectionner un film qui tient à la fois du réalisme (les lieux, les objets, les personnages), du fantastique (les scanners médicaux sophistiqués, les transplantations d’âmes, les «voyages intérieurs») et du polar (voir ci-dessous). Film onirique aussi, Ames en stock tente de mettre en images les mondes intérieurs des «donneurs d’âmes» et des «receveurs», connus ou inconnus. Des âmes dont on distinguera les contours à travers un étrange tissu d’émotions personnelles, de souvenirs plus ou moins nets, de rêves et de cauchemars plus ou moins éveillés…

Ce mélange a pourtant bien de la peine à prendre, et surtout à tenir la durée. Ce commerce d’âmes - qui fonctionne à l’aide de «mules» venues de Russie - se transforme finalement, avec l’intervention de trafiquants mafieux, en un banal suspense policier: Paul veut retrouver son porteur (ou sa porteuse) et récupérer son âme? Il sera secondé dans cette difficile entreprise par Nina (Dina Korzun), une ancienne convoyeuse.

Les meilleurs moments du film? Ceux pendant lesquels les héros sont comme en transit, éloignés des lieux où ils ont l’habitude de vivre et déconnectés d’eux-mêmes. Ames en stock est un exercice de style par moments réussi (les acteurs sont excellents), teinté d’humour, ponctué de séquences qui se situent à mi-chemin entre la mélancolie et le tragique. Mais tout le reste de l’intrigue est secondaire (les ennuis de couple de Paul et sa femme (Emily Watson), les caprices de la maîtresse d’un malfrat, qui voudrait posséder l’âme d’Al Pacino…) Il n’y a pas de volonté, chez la réalisatrice, d’aller au-delà du simple divertissement.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 12
Georges Blanc 10
Daniel Grivel 13
Geneviève Praplan 12
Maurice Terrail 11