Chaque jour est une fête

Affiche Chaque jour est une fête
Réalisé par Dima El-Horr
Pays de production France, Liban, Allemagne
Année 2009
Durée
Musique Pierre Aviat
Genre Drame
Distributeur Sophie Dulac Distribution
Acteurs Hiam Abbass, Manal Khader, Raïa Haïdar, Fadi Abi Samra, Berge Fazelian
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 613
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un groupe de femmes quittent Beyrouth pour rendre visite à leurs maris en prison. Le voyage en bus dure plus de trois heures. Or, en cours de route et en plein désert, le conducteur est tué par une balle. Elles n’ont aucun recours, pas de voitures qui passent, les téléphones coupés parce qu’elles se trouvent hors du réseau. Leur seule solution est de marcher. Au bout d’un moment, trois d’entre elles (Hiam Abbass, Manal Khader et Raïa Haïdar) se dissocient du groupe pour avancer plus vite. Au cours du voyage, elles traversent un pays qui, s’il n’est pas en situation de guerre déclarée, n’en est pas moins écrasé par l’angoisse. Elles courent des risques, mais il se peut qu’elles y gagnent leur indépendance.

Dima El-Horr parle de son pays en recourant au symbolisme. Le Liban est une terre figée dans la gravité de ses problèmes politiques. Rien ne bouge et cependant rien n’empêche ses habitants de faire la fête à chaque occasion. D’où peut-être le choix de ce titre, CHAQUE JOUR EST UNE FÊTE. Ce qui se passe autour des trois épouses de prisonniers n’a pourtant rien à voir avec les réjouissances. Le désert est vide. Les villages abandonnés par leurs habitants rongés d’angoisse. La menace est partout. Elle n’est nulle part. Ces trois femmes ont chacune une histoire différente. Elles ont en commun le désir d’avancer.

«Nous vivons aujourd’hui dans une région dévastée par des guerres toujours renouvelées, incapables de jouer un rôle efficace dans une vie politique défaillante. Nous ne pouvons que faire appel à notre imaginaire comme alternative à un paysage en noir et blanc», explique la réalisatrice. Il faut donc chercher, dans ce scénario, la métaphore d’une terre déchirée, stérile, presque désespérée. Mais aussi considérer l’avancée des trois femmes comme le courage de se reconstruire un futur. Pas après pas.

Geneviève Praplan