TGV

Affiche TGV
Réalisé par Moussa Touré
Pays de production France, Sénégal
Année 1997
Durée
Musique Wasis Diop
Genre Comédie dramatique
Acteurs Bernard Giraudeau, Oumar Diop Makena, Philippine Leroy-Beaulieu, Al Hamdou Traore, Josephine Zambo
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 377

Critique

"Cela se passe entre Dakar et Conakry, du Sénégal à la Guinée, on voyage avec l'un des cars dits ""rapides"" appelés TGV, par des pistes souvent défoncées à travers la brousse ou des plaines cultivées, pendant deux jours.

Moussa Touré, le réalisateur, brosse avec humour et réussite le tableau de personnages locaux contrastés. Il y a Rambo, le maître à bord de son TGV, qui impose l'ordonnance du voyage. Le ministre ""dégommé"" qui va trouver du pouvoir ailleurs, sa femme qui détonne par son allure. En route, deux ethnologues français se joignent à eux. Il y a aussi deux marabouts et quelques femmes qui jouent un rôle important. Dans ce huis clos de l'autocar, des relations se tissent, des positions s'affrontent.

Moussa Touré intitule son film ""road movie rocambolesque"" et le décrit comme un travelling qui montre que les souffrances, les incertitudes en Afrique sont les mêmes partout. Il tient à parler de la jeunesse africaine qui se débrouille malgré les maux qu'on lui a légués.

Ce film sympathique, plein d'humour et de fraîcheur, est une comédie satirique. Elle nous permet, à partir d'un regard africain, de mieux comprendre les contradictions, confrontations, auxquelles doit faire face l'Afrique traditionnelle: pouvoir des marabouts, polygamie, place de la politique, rappel du colonialisme et du saccage des oeuvres d'art par des collectionneurs européens. En ce sens, le film est à la fois une étude psychologique, ethnologique et politique sur un mode humoristique.

La musique est très agréable, les acteurs bien dans leur rôle. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, car le film manque de rythme à certains moments, les portraits ne sont pas tous réussis, mais il vaut la peine de le recommander. On aura du plaisir au premier degré et le deuxième degré suscitera une réflexion... à l'africaine!"

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