Arbre et la forêt (L')

Affiche Arbre et la forêt (L')
Réalisé par Olivier Ducastel, Jacques Martineau
Pays de production France
Année 2008
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur agorafilms
Acteurs Françoise Fabian, Guy Marchand, Sabrina Seyvecou, François Négret, Yannick Renier
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 612
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le jour de l’inhumation de son fils aîné, Frédérick (Guy Marchand) s’enfuit en abandonnant sa famille. A son retour, son cadet (François Negret) le lui reproche vertement, ce qui déclenche une dispute générale. Quelques jours plus tard, Marianne (Françoise Fabian), la femme de Frédérick, fête son anniversaire. Enfants et petits-enfants se retrouvent réunis. C’est le moment que choisit Frédérick pour expliquer son comportement. Son secret est fixé dans l’arbre qu’il a planté devant sa maison; il remonte à la Seconde Guerre, en 1943, où il a été arrêté et retenu dans un camp à cause de son homosexualité.

Il est très difficile de croire à cette histoire, au moins parce que Guy Marchand ne devait guère avoir plus de 5 ans en 1943. Il est difficile aussi d’admettre que Frédérick, qui s’est tu pendant soixante ans, parle si aisément d’un seul coup. Il est difficile de comprendre la haine que lui vouait son fils aîné. Il est difficile de voir cette famille comme une entité tant ses personnages paraissent posés là, par hasard. La mise en scène est répétitive, plusieurs fois reviennent les visages à la fenêtre, la promenade dans les bois, l’observation de l’arbre planté devant la maison, Wagner comme réveille-matin... Le tout est ponctué de dialogues peu encourageants: «Il faut laisser du temps au temps»…

Pourquoi, avec une évidente volonté de bien faire, les deux réalisateurs se prennent-ils les pieds dans le tapis? A cause du choix des acteurs pour commencer, dont aucun ne tient sa place. A cause du manque de profondeur de leurs personnages ensuite; s’ils avaient plus de consistance, les opéras de Wagner n’auraient pas besoin de tonner comme ils le font chaque matin. Et aussi à cause de cette histoire trop peu pensée, trop peu écrite, qui se contente d’effleurer, là où il faudrait creuser. Alors que les personnages se reprochent les uns aux autres de faire de la psychologie à bon marché, on se demande si ce n’est pas le film lui-même qui s’y noie.

Reste que Jacques Martineau et Olivier Ducastel parlent d’une réalité inacceptable, parmi d’autres, à laquelle la France s’est pliée de bonne grâce pendant la Seconde Guerre mondiale: la déportation des homosexuels. L’Etat français l’a reconnue officiellement, en 2001. Mais il est toujours bon de la remettre en mémoire.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 9
Daniel Grivel 11