Critique
Il est presque de tous les plans du film: après huit ans loin des caméras, Mel Gibson revient au cinéma dans l’adaptation de la série anglaise «Edge of darkness» tournée par Martin Campbell, le réalisateur de CASINO ROYALE. Du film, on retiendra essentiellement sa présence, toute de retenue et de colère contenue, son visage creusé par la douleur. Il incarne Thomas Craven, un policier réglo, vétéran de la police criminelle de Boston, qui voit sa fille Emma, 25 ans, se faire assassiner sous ses yeux. Croyant que la balle lui était destinée, il se lance dans une enquête en solitaire et réalise que sa fille, ingénieur en technologie nucléaire, avait découvert que l’entreprise l’employant, fabriquait et vendait en toute illégalité des armes nucléaires. Entreprise protégée dans son trafic par des hommes politiques corrompus considérant qu’il faut éliminer ceux qui mettent en danger ce qu’ils considèrent comme la sécurité d’Etat. Ce qui est au départ une enquête policière se transforme alors en une vendetta personnelle où Thomas Craven affronte ses vieux démons.
HORS DE CONTRÔLE n’est toutefois pas véritablement un film d’action. La violence y explose lors de très courtes séquences. Le réalisateur a préféré suivre en gros plan l’évolution de la détresse de son héros et dépeindre le cynisme et l’inhumanité des personnages sombres de son histoire. Sa mise en scène est sobre, baignée d’ombres, à l’exception de quelques scènes lumineuses où Thomas Craven se remémore les moments de bonheur avec sa fille qu’il a en partie élevée seul. Ce polar mélancolique et désenchanté se termine hélas sur une fusillade extravagante et grand-guignolesque qui ne colle pas avec le reste du film.
