Pepperminta

Affiche Pepperminta
Réalisé par Pipilotti Rist
Pays de production Suisse, Autriche
Année 2009
Durée
Genre Drame
Acteurs Sven Pippig, Ewelina Guzik, Sabine Timoteo
N° cinéfeuilles 608

Critique

Un film de la Zurichoise Pipilotti Rist n’a rien de commun avec BLANCHE NEIGE ET LES 7 NAINS. Rien de commun avec tout ce que le cinéma peut produire. Pepperminta est la reine de l’imaginaire. Elle vit selon sa fantaisie débridée et n’a pour règle que ce qui est absurde. Elle se vautre dans un monde qui ressemble à une sorte de poubelle dont les déchets ont passé au mixer. Elle a une prédilection pour les fraises et les tulipes. C’est que les couleurs constituent un élément de ce film qui ne se raconte pas. Des personnages enlaidis l’accompagnent jusqu’à la nudité originelle qui fait contrepoids à la vulgarité des soucis quotidiens.

On sort de cette projection en titubant. Elle a sa place dans un musée d’art moderne. On se prend à trembler à l’idée que Pipilotti Rist aurait pu donner une image de la Suisse à la défunte Expo.02.

Et pourtant PEPPERMINTA a été projeté dans de nombreux festivals dont celui de Venise (section Orizzonti) et celui de Séville où il obtint le Prix extraordinaire du président du Jury.

Laissons à la réalisatrice le droit de plaider sa cause: «Pour moi, notre corps et notre cerveau, tels qu’ils existent aujourd’hui, résultent d’une chaîne de hasards heureux de l’évolution… Ce qui m’intéresse dans le monde, c’est celui qui apparaît une fois que l’on ferme les yeux.» C’est très fort pour une cinéaste qui ne s’exprime que par l’image.

Maurice Terrail