Critique
Ça commence un peu comme LA ROUTE, dans un paysage dévasté et grisâtre d’hiver nucléaire (filmé au Nouveau-Mexique puis retouché numériquement). Un personnage solitaire (mais pas cavalier...), Eli (Denzel Washington) résiste à la dure dans ce monde hostile où croisent des survivants cannibales ou pirates façon Hell Angels, et poursuit obstinément sa mission: gagner l’ouest du pays pour y déposer un fardeau précieux, un gros livre mystérieux, LE Livre, le dernier exemplaire de la Bible.
A l’approche de ce qu’il reste de la Californie, il rencontre dans les ruines d’un patelin évoquant les villes-fantômes du Far West un sinistre personnage, Carnegie (Gary Oldman), qui, comme le Dale du même nom, cherche comment s’en faire un ami, car il voit dans la possession du livre sacré la source d’un pouvoir absolu. Mais le tyran a beau avoir la haute main sur le ravitaillement en eau et sur quelques véhicules blindés, Eli ne se laisse pas détourner et, pour les beaux yeux de Solara (Mila Kunis), mène sa mission à chef.
Les frères Hughes, naguère fascinés par Jack l’Eventreur (FROM HELL), agitent ici un coquetèle de mystique à quatre sous, d’explosifs et de bande dessinée. Ils peinent à choisir entre la fable et la parodie de western, et l’on assiste sans surprise à la victoire du Bien sur l’axe du Mal. La Bible restera inaccessible à Carnegie, d’autant qu’elle est en braille et qu’Eli, qui n’est pas manchot, a pu l’apprendre par cœur...
Daniel Grivel
