Violent Days

Affiche Violent Days
Réalisé par Lucile Chaufour
Pays de production France
Année 2004
Durée
Musique Lucile Chaufour, Thomas Couzinier
Genre Drame, Musical
Distributeur Shellac
Acteurs Frédéric Beltran, Franck Musard, François Mayet, Serena Lunn
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 606
Bande annonce (Allociné)

Critique

Mélange de fiction et de documentaire, voilà un film étrange et atypique. Tourné en noir et blanc, distribué tardivement (il date de 2004) dans quelques salles indépendantes, il se présente comme un objet assez rare dans le cinéma français d’aujourd’hui. VIOLENT DAYS renvoie davantage à un certain cinéma américain - celui de Jim Jarmusch (STRANGER THAN PARADISE) ou de John Cassavetes (SHADOWS): même style, même utilisation d’un road movie lent et décalé, même démarche nonchalante à mi-distance d’une étude quasi sociologique (ou ethnographique?) et d’une fiction réduite au strict minimum.

Quatre personnages proches de la quarantaine, fous de bière et de rock, font en voiture le voyage de Paris au Havre pour assister à un concert. Des rockers qui sont des durs ou des faux durs, qui bavardent, s’excitent, se calment. Quelques (tentatives d’interviews jalonnent le parcours, et c’est tout. A la fin du concert, on se battra sur les trottoirs: le film parle aussi de violence, celle que l’on subit, et celle que l’on exerce…

Avec Serena (beau portrait de femme embarquée dans cette aventure), Frank et les autres, le spectateur croisera ainsi une brochette de fans de rockabilly qui trouvent dans cette musique le seul exutoire à leurs désillusions d’ordre professionnel (et sentimental, pour certains). Il s’agit avant tout d’échapper au quotidien. Tous se situent sur les marges d’une société qu’ils ne reconnaissent pas, tous se perdent dans le rêve d’un pays qui n’existe pas, … tout en perdant parfois le spectateur en route.

VIOLENT DAYS se présente comme le portrait un peu anachronique, un peu hors temps - réussi, mais tristounet - de quelques fans de rock, qui vivent dans l’attente, entraînant parfois familles et enfants dans un circuit fermé. Tableau d’un monde à l’horizon bouché et comme à bout de souffle, VIOLENT DAYS est un film sans concession, qui laisse le spectateur pour le moins songeur.

Antoine Rochat