Vie ne me fait pas peur (La)

Affiche Vie ne me fait pas peur (La)
Réalisé par Noémie Lvovsky
Pays de production France
Année 1999
Durée
Musique Bruno Fontaine
Genre Comédie dramatique
Acteurs Jean-Luc Bideau, Julie-Marie Parmentier, Valeria Bruni Tedeschi, Magali Woch, Ingrid Molinier
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 377

Critique

"Quatre filles dans le vent: ce pourrait aussi être le titre de ce troisième long métrage de Noémie Lvovsky, puisque cette chronique commence au cours des années Beatles, avec une évocation du passage de l'adolescence à l'âge adulte qui a le goût d'un bonbon acidulé de couleur vive.

Noémie Lvovsky a déjà une belle expérience de scripte et de scénariste, et manifeste un talent bien personnel derrière la caméra - même s'il est évident qu'elle connaît ses classiques et qu'on pourrait la qualifier de Truffaut féminin. Se tournant vers ses jeunes années, elle les fait revivre par le truchement de quatre adolescentes galérant tant bien que mal dans un lycée et plus occupées à trouver l'âme-soeur qu'à mener leur formation à chef.

On assiste à un joyeux télescopage des années formica, des robes à volants, de la contestation estudiantine, des vacances romaines, de la mode punk, musiques correspondantes à l'appui. D'abord platoniques (on capture la voix d'un garçon sur bande magnétique et on écoute l'enregistrement jusqu'à plus soif, on dévore une photo, on récupère et savoure un bout de gomme à mâcher jeté par son idole...), les amours se concrétisent au fil des années. Inès, Emilie, Stella et Marion, très différentes l'une de l'autre, se complètent, se stimulent réciproquement, se font évoluer vers une maturité difficile à atteindre.

LA VIE NE ME FAIT PAS PEUR est un ""petit"" film qui va loin. Bénéficiant d'une bonne distribution, plein de fraîcheur, c'est une bouffée de santé dans une production souvent tristounette. On ne s'étonnera pas de l'attribution du Prix Jean-Vigo 1999 et du Léopard d'argent de Locarno 1999. Le Jury oecuménique du Festival tessinois ne s'y est pas trompé, en saluant une oeuvre qui décrit la quête d'une place pour une vie authentique dans ce monde, et dont la réalisatrice communique sa vision personnelle de nos besoins de compréhension et d'amour durant la période difficile de l'adolescence."

Daniel Grivel