Avatar

Affiche Avatar
Réalisé par James Cameron
Pays de production U.S.A.
Année 2009
Durée
Musique James Horner
Genre Science fiction, Aventure
Distributeur foxwarner
Acteurs Michelle Rodriguez, Sigourney Weaver, Sam Worthington, Zoe Saldana, Stephen Lang
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 606
Bande annonce (Allociné)

Critique

Dans un environnement surprenant, voici une histoire d’amour entre deux extraterrestres bleus. Toutefois, c’est par ses prouesses techniques et les questions très contemporaines qu’il pose que ce film fera date et retiendra une attention méritée.

Pour son premier long métrage après Titanic, James Cameron poursuit sa quête technologique, en créant des personnages virtuels convaincants en vue de raconter une histoire de science-fiction simple, voire simpliste. Jake Sully (Sam Worthington), ancien marine paraplégique, se voit recruté pour se rendre sur Pandora, planète très éloignée où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rare. L’atmosphère de Pandora étant toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des «pilotes» humains de lier leur esprit à un avatar, hybride créé génétiquement et capable de survivre dans cette atmosphère létale. Sous sa forme d’avatar, Jake est à nouveau opérationnel, c’est pourquoi on lui confie une mission d’infiltration auprès des Na’vi, les autochtones de Pandora, sérieux obstacles à l’exploitation minière. Mais tout va changer lorsque Neytiri (Zoe Saldana), une très belle Na’vi, sauve la vie de Jake qui se met alors à douter du bien-fondé de sa mission.

Ce scénario peu original (cf. Pocahontas) se déroule en deux temps. Le premier met l’accent sur Pandora et l’altérité environnementale que représente cette planète, sur laquelle faune, flore et êtres vivants captent l’attention par leur luxuriance et leur poésie. Le second temps est celui de l’affrontement humains-Na’vi: hélas, la grande bataille finale (allusive à Apocalypse Now) ne fait pas dans la dentelle (la base des envahisseurs se nomme Hell’s Gate et la montagne sacrée des Na’vi Hallelujah!) et paraît dénoncer sans finesse quelque guerre préventive étasunienne. L’intérêt de ce film ne réside donc pas dans sa trame, mais sur deux plans, technologique et écologique.

Le premier, c’est celui du défi relevé par Cameron. Il a considérablement amélioré la technologie qui consistait à placer des masques sur les visages des acteurs à partir de capteurs qui enregistraient leurs expressions, en mettant au point avec son équipe un casque qui permet de capturer les expressions, surtout quelle que soit la position physique des acteurs. Du coup, ceux-ci ont joué sans du tout se soucier de l’angle de prise de vue ou de la lumière, car c’est ensuite Cameron qui, lourdement assisté par l’informatique, revient seul sur le plateau et reprend la scène comme il l’entend (lumière, angle, etc.) Ainsi, pour la première fois (?), des créations numériques paraissent véritablement être douées d’expression.

Le second tient aux questions soulevées. Et tout d’abord via le fait que sur Pandora les Na’vi vivent en symbiose avec leur environnement naturel et entretiennent avec celui-ci une relation quasi spirituelle. Avatar s’intéresse donc aux questions écologiques pour réfléchir au rapport que les sciences entretiennent avec les pouvoirs, pour ne pas dire les puissances, et s’interroge sur la place de l’humain dans l’univers et sur sa relation à l’altérité. Implicitement, cette réalisation suggère que l’humain ne relèvera pas les défis auxquels il (s’)est confronté seulement en s’expatriant et en allant chercher ailleurs ce qui lui manque, mais peut-être en faisant un déplacement extérieur mais aussi intérieur.

Finalement ce film est, dans sa manière d’aborder la question écologique, très révélateur d’une société où l’hypertechnologie s’allie avec une spiritualité indifférenciée et largement récupératrice des angoisses présentes.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 13
Georges Blanc 13
Daniel Grivel 13
Antoine Rochat 13
Anne-Béatrice Schwab 14
Maurice Terrail 14