Sœurs

Affiche Sœurs
Réalisé par Katharine Dominice
Pays de production Suisse
Année 2009
Durée
Genre Documentaire
Acteurs Jennifer Peedom
N° cinéfeuilles 604

Critique

Pour un premier film, la jeune réalisatrice américano-suisse n’a pas choisi la facilité. Elle s’est immergée dans la vie quotidienne de trois monastères féminins. Elle nous fait vivre une journée de la vie monastique, rythmée par les offices quotidiens, les temps de prière et de méditation et les tâches ménagères.

Katharine Dominice ne cache pas qu’elle a été poussée par la curiosité. Elle avait 12 ans quand une de ses connaissances lui annonça qu’elle allait entrer au monastère. Ce fut un choc. Comment est-ce possible? «Ce qui m’a séduit, c’est de me dire que nous ne connaissons que peu de choses de cette vie. Beaucoup de fantasmes circulent sur les sœurs. Je savais qu’autre chose se cachait derrière les murs d’un monastère. Aujourd’hui, l’impopularité de la vie monastique m’a convaincue que ce serait un bon thème à traiter.» Elle le fait avec beaucoup d’objectivité.

Grâce aux témoignages de nombreuses sœurs, le film tente de répondre à ces questions sur le sens d’une telle démarche. Quitter le monde n’est pas simple ni facile. Ce n’est surtout pas une fuite ou un refuge. C’est un élan de tout son être vers quelque chose qui transcende. Vers le Christ, déclarent-elles avec une belle unanimité. Ces femmes s’expriment avec simplicité et sincérité. Elles sont touchantes, bien qu’elles nous paraissent vivre dans un monde en réduction. Il est regrettable cependant que la réalisatrice ait fabriqué une journée composée artificiellement à partir de la vie de trois monastères.

On peut se demander quel sera le succès d’un tel documentaire. C’est un peu scolaire et lisse, fait avec application mais dénué d’humour. On aurait pu souhaiter poser quelques questions critiques qui auraient conduit les sœurs à sortir de leur train-train quotidien. Il faut au moins encourager le public à découvrir la vie de ces femmes qui, dans un monde déchristianisé et sans boussole, se cramponnent à la barre pour tenir le cap contre vents et marées.

Maurice Terrail