Critique
«PLUS LA POUR PERSONNE n’est pas une histoire très gaie. Dans la vie, il y a des moments où l’on doit choisir de vivre ou de mourir. Mes personnages, eux, choisissent de mourir... Ou, plus exactement, ils renoncent à vivre.»
Tel est, de l’aveu même du réalisateur suisse, le propos de son premier long métrage. Jean-Laurent Chautems (1973) a étudié au Conservatoire libre du cinéma français et a tourné deux courts et un clip consacré au groupe musical neuchâtelois Kera, qui a signé la musique du film.
Vu sous cet angle, l’objectif est atteint: sans concessions, le film est à des années-lumière du «Petit Silvant illustré», dont Chautems fut premier assistant réalisateur. Ses personnages improbables évoluent dans un univers glauque et crépusculaire. Le jeu des acteurs - qui sont bons - est dépouillé, le montage est sec et froid, la narration distanciée. Ceux qui aiment se crocher à un cinéma entomologique et exigeant apprécieront.
Daniel Grivel
