Critique
Qui est vraiment Lucky Luke? Pourquoi porte-t-il ce nom? Qui sont ses parents? Quel secret cache ce héros solitaire, loyal, intègre, débonnaire, mais parfois mutique et sombre? Pour répondre à toutes ces questions et donner chair à ce personnage légendaire de B.D., le réalisateur a fait une adaptation très libre à partir d’éléments et de personnages tirés de nombreux albums de Morris et Goscinny, les géniaux créateurs du héros né pour ne jamais tuer ni mourir. Il a ainsi invité de nombreuses figures de la légende de l’Ouest à partager les aventures de «l’homme qui tire plus vite que son ombre», toujours accompagné de son fidèle Jolly Jumper.
Au cours de sa mission pour sauver Daisy Town des griffes de l’odieux Pat Poker, Lucky Luke va croiser les chemins de Billy the Kid, Calamity Jane, Jesse James, Belle… C’est l’occasion de retrouver les thèmes classiques des westerns: secret de famille, trahison, vengeance, crimes et châtiments, lutte entre «bons» et «méchants»…
Tournés en Argentine, en particulier dans un désert de sel à 4’000 m, les décors et les paysages sont splendides. Déjà dirigé par James Huth dans BRICE DE NICE et après avoir endossé le rôle de l’agent secret OSS 117, Jean Dujardin incarne avec brio Lucky Luke, ce cow-boy à la française évoluant dans un univers de western américain. Il se glisse dans la peau de ce personnage romantique condamné à avancer seul vers le soleil couchant, héros solitaire menant un combat sans fin contre l’injustice.
Si les personnages campés et leur silhouette sont fidèles à leurs modèles, dommage que la mise en scène s’alourdisse d’éléments pseudo-fantastiques à la Terry Gilliam, grandiloquents, répétitifs, voire ennuyeux. Mais cette adaptation donne envie de se replonger dans la lecture des albums de Lucky Luke, ne serait-ce que pour le plaisir d’y retrouver les Dalton et Rantanplan qui manquent à l’appel…
Anne-Béatrice Schwab