Rose et noir

Affiche Rose et noir
Réalisé par Gérard Jugnot
Pays de production France, Espagne
Année 2008
Durée
Musique Roque Baños
Genre Comédie, Aventure, Historique
Distributeur EuropaCorp Distribution
Acteurs Bernard Le Coq, Gérard Jugnot, Assaad Bouab, Juan Diego, Stéphane Debac
N° cinéfeuilles 600
Bande annonce (Allociné)

Critique

La cinématographie française affectionne particulièrement les pochades historiques. Des VISITEURS à ASTERIX ET CLEOPÂTRE la liste est longue, et le genre paraît faire recette. Avec ROSE ET NOIR, on se retrouve au XVIe siècle, au moment où un grand couturier sur le déclin, du nom de Pic Saint Loup (Gérard Jugnot, qui en fait parfois un peu trop), se voit confier par le roi Henri III une mission d’importance: il s’agit de confectionner une robe de cérémonie (nuptiale) pour le mariage (arrangé) d’un de ses neveux (un gamin) avec une descendante espagnole (sans charme).

Départ donc pour une Espagne intégriste qui traque les protestants, les juifs et musulmans, sans oublier les homosexuels. La petite troupe débarque dans la péninsule ibérique, mais le couturier en chef ignore que son secrétaire (Bernard Lecoq) est protestant et bien décidé à faire sauter une bombe pour venger les victimes de la Saint-Barthélemy. D’autres personnages sont aussi du voyage et tout ce joli monde se retrouvera chez le père de la fiancée, un hurluberlu de la pire espèce et inquisiteur à ses heures…

Film touche-à-tout, ROSE ET NOIR hésite entre la comédie loufoque et grivoise, les intrigues sentimentales fadasses et téléphonées, les scènes de cape et d’épée - on a vu mieux -, les aventures débridées et les beaux costumes un peu kitsch. La satire montre le bout de l’oreille (le monde efféminé de la haute couture - Pic Saint Loup, ça vous fait penser à quelqu’un?...) On brasse quelques idées toutes faites - sur les religions, la tolérance, on fustige l’Inquisition -, on y ajoute quelques variations fumeuses sur le sens à donner à tel ou tel texte sacré, et l’on emballe le tout dans un dialogue envahissant, ponctué de jeux de mots plus ou moins attendus et faisant la part belle aux anachronismes (allusions aux clandestins, aux systèmes policiers de sécurité, aux possibles attentats). Le rythme et l’intérêt de toutes ces aventures faiblissent assez vite, et l’écriture cinématographique, très «plan-plan», n’arrange rien.

Antoine Rochat