Projet Blair Witch (Le)

Affiche Projet Blair Witch (Le)
Réalisé par Eduardo Sanchez, Daniel Myrick
Pays de production U.S.A.
Année 1999
Durée
Musique Tony Cora
Genre Epouvante-horreur
Acteurs Heather Donahue, Michael C. Williams, Joshua Leonard, Bob Griffith, Jim King
N° cinéfeuilles 376
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Il n'est pas courant de réussir à donner du corps à l'angoisse avec si peu de moyens, surtout au cinéma où l'accumulation d'effets paraît être la seule façon de faire peur. Du moins aux yeux des studios industriels. Mais, voilà, il ne s'agit pas ici d'un film commercial. Eduardo Sanchez et Daniel Myrick, tous deux réalisateurs, scénaristes et monteurs de ce petit morceau de terreur, échappent à toutes les habitudes du film d'horreur. Issus, donc, du cinéma américain indépendant, ils donnent un exemple des plus convaincants de ce que l'on peut faire avec... rien, l'inspiration et le culot mis à part.

LE PROJET BLAIR WITCH est celui de trois cinéastes étudiants, Heather Donahue, Joshua Leonard et Michael Williams, incarnés par les comédiens du même nom. Ils partent en reportage dans la forêt de Black Hills, d'où sont parties il y a bien des années des rumeurs de sorcellerie. Un an plus tard, le film de leur enquête est retrouvé, tandis qu'ils sont toujours portés disparus. Les deux réalisateurs montrent les images de ce film, au point de forcer le public à les prendre pour vraies. Ils les entourent notamment de documents qui ont servi aux cinéastes à construire leur reportage, ainsi que de photos prises par la police.

Les trois étudiants, très vite perdus dans ces bois où ils tournent en rond pendant huit jours, ne vivent rien d'extraordinaire si ce n'est l'aura de leur reportage qu'ils semblent avoir mis en branle. De plus en plus perdus, mais ne cessant pas de se filmer, ils entraînent les spectateurs dont ils ont éveillé les peurs les plus primaires, celles du noir et de l'inconnu en particulier, dans une peur qui gonfle de minute en minute. En dépit de quelques ""ficelles"" qui permettent de souffler, l'illusion d'authenticité de ce long métrage ne dérape jamais. LE PROJET BLAIR WITCH n'est vraiment pas un film ordinaire."

Geneviève Praplan