Critique
A chacun son coach: le sportif a le sien, celle qui veut perdre des kilos aussi, tout comme celui qui a besoin de gérer son stress, de vaincre sa timidité ou de dynamiser sa réussite en affaires, d’évincer un rival ou de gérer avec succès ses relations amoureuses. Cette mode du coaching pour tout n’a pas échappé à l’acteur et réalisateur français Olivier Doran, qui a choisi d’en faire une comédie souriante et empreinte d’humanité.
Personnage lunaire, timide et un peu naïf, toujours soucieux des autres et qui ne s’impose jamais, Patrick Marmignon (Jean-Paul Rouve) est tout le contraire de Maximilien Chêne (Richard Berry), fonceur, séducteur sûr de lui, mais joueur invétéré qui vient de tout perdre au poker. Ces deux-là ne se seraient jamais rencontrés si un chef d’entreprise, soucieux de remporter un important contrat avec des Chinois, ne s’était mis en tête d’engager Chêne pour coacher à son insu Marmignon qui doit mener les négociations. Richard Berry devient une sorte de super-Nanny pour Jean-Paul Rouve, afin de l’aider à convaincre les hommes d’affaires chinois de choisir le projet de son entreprise.
Les situations s’inversent peu à peu et l’on ne sait plus très bien qui coache qui, tant l’humanité de l’un prend le pas sur l’efficacité de l’autre. Les deux compères, qui révèlent graduellement leurs failles, deviennent peu à peu complices. Cela nous vaut un portrait sensible d’une amitié naissante, mais aussi la satire, pas vraiment dévastatrice, de cette manie très mode de faire appel à des coachs professionnels, tant la peur de ne pas être à la hauteur est répandue aujourd’hui dans notre société.
