Boîte de Pandore (La)

Affiche Boîte de Pandore (La)
Réalisé par Yesim Ustaoglu
Pays de production Turquie, France
Année 2008
Durée
Musique Jean-Pierre Mas
Genre Drame
Distributeur Bodega Films
Acteurs Derya Alabora, Tsilla Chelton, Övül Avk?ran, Osman Sonant, Tayfun Bademsoy
N° cinéfeuilles 598
Bande annonce (Allociné)

Critique

Lorsque l’état de santé d’une personne âgée se voit sérieusement atteint et que celle-ci ne peut plus demeurer seule, cela a des conséquences sur tout son entourage. L’alerte est ici donnée par une première disparition de Nusret (troublante Tsilla Chelton). Ses deux filles et son fils, avec l’aide du village, finissent par la retrouver mais elle devra quitter sa chère montagne pour aller à Istamboul chez l’une ou chez l’autre.

Et cela ne sera pas simple, tant Nusret a toujours tendance à fuir, comme pour retourner à son village, et se perdre à nouveau. La maladie d’Alzheimer diagnostiquée met ainsi à jour l’état des relations des enfants à leur mère âgée, mais également leurs propres existences. Ce n’est donc pas par hasard que les plans où transparaît Nusret sont lumineux, à l’inverse de ceux où les adultes partent à sa recherche ou sont en quête d’eux-mêmes. Quant à la vérité, elle risque bien de se dire via la malade, consciemment ou non. Ainsi Nusret balance-t-elle à l’une de ses filles: «Apprends à chérir ce que tu as.»

Finalement, c’est peut-être le petit-fils qui trouvera le juste équilibre, ayant compris combien il est nécessaire d’être respecté et parfois au détriment de ce que l’autre estime accomplir pour votre bien. Avec beaucoup de délicatesse, de très beaux plans et une économie de dialogues, le réalisateur distille une émotion vraie. Hélas, il a voulu aborder trop de thèmes: maladie, crise de couple, conflit des générations. Aussi, plutôt que de traiter chacun d’eux, ce film, qui a obtenu le Coquillage d’Or du meilleur film et celui d’Argent pour la meilleure actrice au Festival de San Sebastián, gagnerait à être resserré.

Serge Molla