Critique
Après des débuts en fanfare (vedette des «pom pom girls» et dulcinée du capitaine de l’équipe de base-ball de son collège), Rose Lorkowski (Amy Adams) est devenue une trentenaire vivotant en faisant des ménages et mère célibataire sortant avec un homme marié. Chaque matin, devant son miroir, elle se répète à la manière Coué qu’elle est forte, dynamique et gagnante. Sa sœur Norah (Emily Blunt) végète chez leur père Joe (Alan Arkin), qui vit d’expédients, et «baby-sitte» son neveu Oscar (Jason Spevack), 10 ans.
Le gamin présentant des difficultés de comportement, il faut le placer dans une école spécialisée. Ça va coûter cher. Sa mère qui, fortuitement, a assisté à la remise en état du logement d’une cliente ayant trucidé son mari convainc Norah de créer avec elle une entreprise de nettoyage de scènes de crime. Au fil de rencontres insolites, la famille, pulvérisée par un passé qui peu à peu se dévoile au spectateur, retrouve ses marques.
Née en Nouvelle-Zélande, la réalisatrice Christine Jeffs avait vu son premier film RAIN sélectionné à Cannes en 2001, à la Quinzaine. Son deuxième opus, SYLVIA (2003), non distribué en Suisse, était consacré à la poétesse Sylvia Plath et à son mari Ted Hugues, avec Gwyneth Paltrow et Daniel Craig. A voir SUNSHINE CLEANING (qui a les mêmes producteurs que LITTLE MISS SUNSHINE), elle est l’une des figures à suivre du cinéma indépendant étasunien. Servie par une excellente interprétation, ouvrant d’intéressantes pistes de réflexion, sa narration douce-amère est bien conduite et ne laisse pas indifférent.
Daniel Grivel