Critique
Il est difficile de trouver un scénario plus banal que celui qui raconte l’histoire de Suzanne et d’Ivan. Cette femme de médecin s’ennuie et souhaite reprendre son métier de kinésithérapeute. Son mari consent à lui installer un cabinet. Au cours des travaux nécessaires, elle s’éprend d’un ouvrier et partage avec lui une passion aussi dévorante que subite. Dès le prégénérique, le spectateur est averti que tout cela finira très mal.
Il n’y a ainsi guère de surprise au moment du dénouement et pas davantage d’analyse psychologique des personnages et de finesse dans la description d’une passion réduite à une certaine bestialité dont abuse la réalisatrice.
Les acteurs sont fades, y compris Kristin Scott Thomas dont on attendait beaucoup mieux au cœur d’un drame qui, hélas, rejoint aujourd’hui des faits divers quasi quotidiens. Dans la réalité de notre époque tourmentée, il y aurait eu de quoi sortir de la banalité. Mais pour ce faire, il aurait fallu manifester du talent dans la mise en scène et dans la direction des acteurs.
Maurice Terrail