Comme un garçon

"Simon Shore entre dans le cinéma avec ce premier long métrage, adapté d'une pièce de théâtre.

L'exercice n'est pas facile, les planches ne sont pas un plateau de tournage. Ce passage-là est pourtant réussi pour le réalisateur anglais. Il n'y a pas de confusion dans les genres. Le film est clairement du cinéma, bien qu'il ne sorte pas d'un cinéma classique, sans grande invention. Il y a une confusion cependant qui gêne l'intérêt que l'on peut porter à ce premier film. Elle concerne les époques.

Le scénario parle d'homosexualité, sujet moins rabâché qu'on pourrait le craindre, en se concentrant sur la psychologie de deux jeunes garçons qui souffrent de ne pas pouvoir affirmer leur amour en public. Les caractères sont intéressants et le propos semble bien ajusté. Y compris la réaction du père qui n'est pas loin de laisser deviner un homme ignorant, depuis et pour toujours, qu'""il en est"", lui aussi. Ce milieu bourgeois très protégé de parents et de collégiens détone pourtant avec la réalité d'aujourd'hui à laquelle le réalisateur prétend s'adapter. Comment croire à une naïveté ambiante aussi généralisée, à des adolescents aussi sages, à un tel respect des convenances... La couronne d'Angleterre elle-même a dû admettre que tout évolue. COMME UN GARÇON s'est malheureusement trompé d'époque."