Marching Band

Affiche Marching Band
Réalisé par Claude Miller
Pays de production France
Année 2008
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Les Films du Losange
Acteurs Barack Obama
Age légal 7 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 597
Bande annonce (Allociné)

Critique

Aux Etats-Unis, on appelle Marching Bands les fanfares des campus universitaires. Elles sont particulièrement populaires et sont importantes dans la mesure où elles reflètent les valeurs de toutes les couches de la société multiraciale américaine. Ce film dresse un portrait de la jeunesse afro-américaine et montre la place de ces étudiants dans le choix politique d’une élection présidentielle qui pourrait changer leur vie. Il a été tourné en 2008 dans une Université du Sud, composée en majorité de Noirs.

Claude Miller nous fait vivre la campagne électorale et met en évidence l’attente de cette génération qui voit en Obama le symbole d’une libération. Il y a dans ce document (terme plus fort que documentaire) des témoignages émouvants qui nous font mesurer le chemin parcouru par ceux dont les ancêtres ne furent qu’une marchandise vendue à la criée.

Ainsi cette famille qui va voter avec le sentiment d’accomplir un acte fondamental de son enracinement. Ou cette jeune fille qui s’empresse de téléphoner à sa grand-mère pour lui annoncer cette nouvelle bouleversante, celle d’un Noir à la Maison Blanche. «Si le soleil ne revenait pas» écrivait C. F. Ramuz: si le candidat Obama n’était pas élu, cela aurait été une pire catastrophe aux yeux de cette jeunesse noire.

Claude Miller donne beaucoup d’importance à ces Marching Bands qui rythment le film et qui jouent, comme le sport, un rôle d’aide sociale. Héléna Cotinier, coréalisatrice du film, déclare: «… des jeunes reconnaissent que s’il n’y avait pas le Marching Band, ils seraient en prison ou toxicomanes… On a l’impression qu’à chaque répétition ils jouent leur vie… Il faut les voir courir pour s’y rendre.»

Le tournage a débuté trois mois avant les élections et a accompagné les jeunes jusqu’au jour J. C’est ce qui a donné une valeur certaine à ce portrait d’une génération à laquelle le réalisateur français voue la plus grande admiration.

Maurice Terrail