Critique
A l’ouïe du seul nom de Stephen Sommers (LA MOMIE, LE RETOUR DE LA MOMIE…), les cinéphiles savent qu’ils peuvent passer leur chemin. G.I. JOE - LE REVEIL DU COBRA, trépidante suite d’aventures à cheval sur le passé et le futur, bourrée d’actions et d’adrénaline, ne leur est pas prioritairement destiné.
James McLaren, marchand de canons tout droit sorti des montagnes d’Asie centrale, a mis au point une arme de destruction massive capable d’anéantir des villes entières: il doit remettre à l’OTAN (allons donc!) une petite mallette équipée d’ogives remplies de manonites (de sales petites mites capables de dévorer tout objet métallique). Du Kirghizistan aux déserts d’Egypte, des rues de Paris au pôle Nord, les agents de l’équipe connue sous le signe G.I. Joe mènent une lutte acharnée contre un ennemi redoutable. Ils combattent le méchant marchand d’armes «Destro» et la mystérieuse organisation terroriste nommée «Cobra» qui cherchent à plonger le monde dans le chaos.
Si l’on tente de suivre le fil conducteur (inexistant) de cette embrouille militaro-planétaire sans intérêt, on se retrouvera immergé, près de deux heures durant, dans un monde d’armes sophistiquées et de matériel high-tech, d’explosions à gogo, de massacres plus ou moins chorégraphiés et d’orgies pyrotechniques à n’en plus pouvoir. Rayon dialogues, c’est le désert. On ne s’exprime pas dans ce film, on hurle ou on éructe, on râle ou on vocifère. Les mecs sont musclés et sexy, les filles longilignes et bardées d’armes à feu. Tout ce joli monde semble s’être pris la tête sans se demander s’il y a une quelconque signification à donner à ce déluge d’âneries.
Les figurines de G.I. Joe destinées aux enfants ont été créées dans les années 60-70 et une série télévisée a été tournée en 1985. Après plus de 40 ans de succès, il fallait bien que G.I. Joe arrive un jour sur les écrans. Le voilà donc, flanqué d’une équipe de super-soldats d’élite. Les acteurs se sont bien amusés à tourner ce film, paraît-il. Tant mieux pour eux.
Antoine Rochat
