Fish Tank

Affiche Fish Tank
Réalisé par Andrea Arnold
Pays de production Grande-Bretagne, Pays-Bas
Année 2009
Durée
Genre Drame
Distributeur MK2 Diffusion
Acteurs Michael Fassbender, Kierston Wareing, Katie Jarvis, Harry Treadaway, Jason Maza
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 592
Bande annonce (Allociné)

Critique

On avait apprécié RED ROAD en 2006, histoire se déroulant dans une banlieue quadrillée de caméras de surveillance. Andrea Arnold demeure dans le portrait social réaliste (jusque dans le langage abondamment émaillé d’un mot en quatre lettres) avec son nouveau film porté par des acteurs remarquables. Premier film en compétition, il a peut-être été sous-estimé alors que, dans le contexte général, il se situe plutôt bien. Mia, 15 ans, vit une adolescence chaotique et cahotique, avec une mère immature ne rêvant d’aller de teuf en teuf et une petite sœur trop dégourdie pour ses 10 ans. Tête de turc de ses condisciples, elle s’éclate dans le hip-hop, dont elle espère une carrière. Au risque de se faire molester par des zonards, elle essaie de libérer un vieux cheval fourbu; et quelle estime d’elle-même peut-elle avoir lorsqu’elle encaisse «Je t’ai dit que j’ai failli avorter de toi?» La confusion affective augmente avec l’arrivée du nouveau petit ami de la mère, un homme relativement stable qui apporte un peu de bonheur à la famille éclatée - jusqu’au jour où il s’avère qu’il est déjà marié et père.

Fish tank, c’est un étang réservoir à poissons où les trois banlieusardes découvrent autre chose que du béton. C’est aussi un aquarium - et souvent on a l’impression que Mia et les siens se heurtent à une paroi invisible. La dernière image laisse néanmoins percer une lueur d’espoir.



Daniel Grivel





Mia (Katie Jarvis), adolescente renfrognée et rebelle, vit avec sa mère et sa jeune sœur dans une banlieue de Londres prolétaire et paumée. Exclue de l’école et rejetée par ses amis, elle passe ses journées à glander. Seule la danse l’intéresse, elle en fait son refuge. Un jour, sa mère rentre à la maison en compagnie de son nouvel amant (Michael Fassbender), qui promet de faire leur bonheur. Troublée par cette présence, Mia change peu à peu de comportement, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

A l’instar de Ken Loach et de Mike Leigh, Andrea Arnold, par la grâce d’une réalisation sensible et réaliste, nous entraîne dans cet univers problématique du quotidien précaire, des familles éclatées, de l’adolescence mûrie trop vite. Mais dans le cadre de l’une de ces cités banlieusardes de la désespérance humaine et sociale, c’est avant tout à l’approche particulièrement subtile et délicate de la confusion des sentiments chez les adolescents que la réalisatrice s’est attachée. Dans le rôle de cette teenager en mal d’identité, Katie Jarvis, dont c’est la première apparition à l’écran, fait preuve d’un naturel et d’une présence physique étonnante. Ajoutons aussi que dans le portrait de groupe de cet «aquarium» (traduction du titre?), les impeccables interprétations des personnages secondaires, la mère immature, l’amant de passage, la sœurette plutôt délurée, contribuent grandement à la réussite de ce film.



Georges Blanc

Ancien membre