Critique
Simon Wolberg est un chef de famille dans la pure tradition juive. Amoureux fou de sa femme, père envahissant, fils provocateur, c’est l’obsession de la famille qui porte cet homme, qui le pousse à mettre à l’épreuve ces liens, à en vérifier la force et la fragilité. Il est aussi le maire d’une petite ville de province, capable de faire un discours étonnant sur la soul américaine à des écoliers éberlués comme de se mêler de la vie privée de ses concitoyens.
Voilà un mélodrame familial qui a le mérite de poser des questions simples: qu’est-ce qu’un père de famille, comment un homme et une femme peuvent rester ensemble des années durant, comment laisser ses enfants partir et comment quitter son père et sa mère? Mais c’est un film qui parle aussi des cancers qui rongent cette famille, qui sont autant la double vie de l’épouse que la maladie que l’on veut taire.
Nombre de problèmes sont donc abordés ou suggérés, pour-tant la grâce de ce film tient avant tout à sa légèreté et à sa simplicité. Et cela fait du bien dans un festival où la violence et la provocation semblent régner en maîtres.
Notons encore qu’on est heureux de retrouver Jean-Luc Bideau, il est vrai dans un rôle aujourd’hui à sa mesure, celui du grand-père!
Georges Blanc
