Beautiful People

Le premier film d'un jeune cinéaste bosniaque (né en 1971) donne le tournis tant il compte de personnages qui s'entrecroisent et de situations dramatico-comiques. C'est qu'il s'agit bien d'une comédie qui traite de sujets graves, particulièrement quand on vit le drame yougoslave.

L'action se passe à Londres en 1993 au moment où le conflit en Bosnie est le plus aigu. Quatre familles britanniques se trouvent perturbées par les retombées de cette guerre. Un médecin gynécologue dont la patiente ne veut plus d'un enfant qui va naître à la suite d'un viol, un directeur d'école dont le fils toxicomane est parachuté par erreur au milieu d'un champ de bataille, un député conservateur dont la fille s'est éprise d'un réfugié, et une jeune artiste dont le mari journaliste revient complètement perturbé d'une mission en Bosnie. Et j'en passe des meilleures, en particulier cette bagarre dans un bus entre un Serbe et un Croate qui finit dans une chambre d'hôpital qu'ils partagent avec un terroriste gallois.

Jasmin Dizdar maîtrise parfaitement cette bouffonnerie très sérieuse et très drôle. Il parvient à faire saisir l'absurdité des conflits qui divisent des êtres humains pourtant fondamentalement semblables.