Patti Smith: Dream of Life

Affiche Patti Smith: Dream of Life
Réalisé par Steven Sebring
Pays de production U.S.A.
Année 2008
Durée
Genre Documentaire, Musical
Distributeur Why Not Productions/Cinéma du Panthéon
Acteurs Sam Shepard, Philip Glass, Patti Smith, Jay Dee Daugherty, Flea
N° cinéfeuilles 595

Critique

Patti Smith a été, est toujours un monument de la scène rock new-yorkaise. Née en 1946, elle a été marquée par les artistes dits de la Beat Generation, Burroughs et Ginsberg notamment. Elle a longtemps fréquenté le photographe Robert Mappelthorpe, puis épousé Fred Smith, mort subitement d’un infarctus en 1994. Artiste complète, elle écrit, chante et peint, pour illustrer une rage de vivre et un engagement politique fort, sans concession. On la considère comme l’inspiratrice du mouvement punk anglais. L’an dernier, la Fondation Cartier lui a consacré une vaste exposition à Paris, réunissant ses dessins, textes, photos, installations, films et peintures.

C’est maintenant le photographe de mode Steven Sebring qui lui rend hommage avec son premier film. «Chaque individu présente plusieurs facettes. Patti Smith est bien davantage qu’une vedette du rock», observe-t-il. Pour découvrir la personnalité réelle de l’artiste, il a engagé onze années de sa vie à la suivre avec sa caméra. «Au début, je l’interpellais à tout instant pour lui demander l’autorisation de filmer. Mais de plus en plus, c’est elle qui me sollicitait pour capter l’un ou l’autre instant.»

Cette complicité se sent dans un long métrage qui semble avoir été construit par ce couple improvisé. Le montage de ces kilomètres de pellicule reste plutôt flou. La biographie de l’artiste est parfois difficile à cerner, la chronologie des événements pas toujours très claire. Le film s’offre à voir comme une œuvre d’art en soi, parfois trop sophistiquée, aux dépens de la chanteuse. Mais il n’en reste pas moins une fenêtre ouverte sur une existence partagée entre les bonheurs et les coups durs d’une vie qui fait fi de tous les conformismes.

Patti Smith chante à des années-lumière de l’industrie, elle crie sa conviction, sa colère, sa vision d’un monde meilleur. Elle ne fait pas de l’art pour l’art, mais le met au service d’un militantisme infatigable. Comme le besoin de dire est prioritaire, elle use de tous les moyens d’expression possibles. Voilà le rôle de l’artiste et l’Américaine en est une. C’est ce que Steven Sebring démontre avec cette œuvre pas toujours aisée à saisir, mais audacieuse et touchante.

Geneviève Praplan