Critique
Au fameux marché aux poissons de Tokyo (dont, soit dit en passant, les étals croulent sous les thons rouges menacés de disparition), une jeune fille exerce humblement son travail. Ryu fascine un vieux chasseur de sons qui enregistre à son insu ce qui fait sa vie. Une double vie, car Ryu est aussi tueuse à gages, secrète, efficace et pragmatique, à ses heures; elle est engagée par Monsieur Nagara, riche entrepreneur dont la fille Midori s’est suicidée, et qui tient pour responsable David (Sergi Lopez), un Espagnol qui tient une œnothèque ibérique. Une idylle inattendue se noue entre la tueuse et sa victime désignée, qui la fait sortir de son autisme.
A travers la caméra d’Isabel Coixet, Tokyo est bien belle et on découvre des aspects singuliers de l’hôtellerie urbaine... Au reste, cette histoire nocturne sur papier glacé laisse aussi froid qu’un sushi...
Daniel Grivel